Au bureau, plusieurs de mes collègues sont néozélandaises. Partout dans Londres, il y a des bars australiens comme la chaîne Walkabout dont je refuse de goûter leurs hamburgers au kangourou. Récemment, je suis tombée sur une boutique de produits sud-africains du côté de Covent Garden… Cela m’a fait prendre conscience d’une réalité que je n’avais pas devinée avant mon arrivée ici : au Royaume-Uni et surtout à Londres, la communauté des « Antipodeans » est énorme.
Elle a même une revue gratuite, distribuée un peu partout dans la capitale britannique et très intéressante : TNT Magazine.
Ces émigrés anglophones, que ce soient de belles blondes athlétiques ou des costauds rigolards, me semblent plutôt dépensiers : souvent, ce sont soit des étudiants – qui sont là pour découvrir « l’Europe » et en profiter un max – soit des cadres dynamiques venus à Londres pour booster leur carrière sur une plus grande échelle que leur pays d’origine. Et vu la fréquence assez basse à laquelle ils peuvent se rendre dans leur pays, proposer des produits « de là-bas » est une manne à exploiter pour les marques antipodiennes. A cela s’ajoute tout un imaginaire autour de ces pays si exotiques, parfait pour faire rêver les Européens. Du coup, à côté des boissons et de la nourriture, on trouve aussi de nombreuses marques de cosmétiques prêtes à exploiter ce segment.
Petit tour d’horizon de ces marques à rapporter de Londres ou, si vous êtes chanceux, de Sydney, Auckland ou Cape Town…
Première escale : Australie
C’est le plus grand et le plus peuplé des trois pays que je vais évoquer dans ce billet, et sans surprise celui qui a donné naissance au plus grand nombre de marques, dont plusieurs sont arrivées jusqu’en France.
Aesop est présente en France et au Royaume-Uni depuis plusieurs années déjà. Il s’agit d’une marque de soin (visage, corps, cheveux) et de parfum créée en 1987 par Dennis Paphitis, Grec chypriote né à Melbourne, coiffeur de formation. Le concept de la marque était réellement unique à son lancement – mais depuis, des concurrentes lui ont emboîté le pas. Tout d’abord, les produits sont principalement élaborés à partir d’extraits botaniques (pétales de rose, de poivre noir, de feuilles de géranium, écorces de citron ou d’orange…) et sans colorants ni parabènes. Mais la marque ne renie pas pour autant certains actifs chimiques reconnus pour leur efficacité. C’est entre autres pour cette raison qu’aucun produit ne se vante d’être « 100% naturel » ou « biologique ». Aesop évite tout packaging superflu afin de préserver la nature, et investit le coût du produit dans le produit lui-même, pas dans le marketing ou dans la communication.
Par ailleurs, le discours est positif : la marque bannit les expressions telles que « anti-âge » ou « anti-rides ». Au contraire, elle mise sur un discours simple et sincère, nourri d’humour et de citations (artistes, philosophes…) qui participent au caractère intellectuel et pointu de la marque. Ce dernier aspect est renforcé par les packagings, qui participent à l’atmosphère « apothicaire » qui émane de la marque.
J’avais essayé plusieurs produits en échantillons il y a quelques années. Je me souviens avoir été surprise par les textures, assez agréables pour du naturel, mais qui ont entre temps été devancées par la concurrence.
Cette griffe tendance dispose d’une boutique parisienne et de trois à Londres, et est aussi vendue dans des magasins comme Le Bon Marché à Paris ou Ombres Portées à Lille; de plus, Aesop dispose d’un site français de vente en ligne.
Les avis conso sur Beauté-Test | Leur best-seller: l’hydratant pour le visage Primrose Facial Hydrating Cream, 30€
Autre marque que vous avez peut-être déjà aperçue si vous arpentez les rayons beauté des grands magasins parisiens : Bloom. Lancée il y a dix-sept ans, cette marque de maquillage joue, il faut bien le dire, la carte des jolis packagings à fond. Elle me fait un peu penser à Stila: dessins comme griffonnés sur les flacons, couleurs sourdes (vieux rose, taupe…), délicate alchimie de simplicité et de sophistication… Peu après son lancement en France j’avais trop craqué sur leurs baumes à lèvres aux senteurs fruitées mais, ayant un stock de folie de ce genre de produits, je suis parvenue à me retenir.
Au Royaume-Uni vous trouverez le maquillage Bloom chez Superdrug, en France au Beauty Monop’ rue des Abbesses (Paris), dans certains Printemps ainsi que d’autres points de vente sélectionnés.
Les avis conso sur Beauté-Test | Leur best-seller: Lip Gloss dans la teinte Sweet Pea, 16€
Une autre marque qui fait de plus en plus de bruit est Jurlique. Le concept de cette marque créée il y a 25 ans par un couple de scientifiques, est de proposer des produits naturels à partir d’ingrédients cultivés par la marque elle-même dans le sud de l’Australie, une zone apparemment très préservée…
Le site Feel Unique livre les produits Jurlique en France – au Royaume-Uni, la marque dispose d’un institut et de nombreux points de vente. Les avis conso sur Beauté-Test | Leur best-seller: le nettoyant visage pour peaux mixtes Balancing Foaming Cleanser, 26€ |
Je ne peux pas vous détailler toutes les marques ici alors en vrac je vous incite à découvrir aussi:
– Nvey Eco, marque de maquillage bio certifiée AQIS (un équivalent australien d’Ecocert) qui a pour but de prouver que l’on peut être glamour et haute en couleur avec du bio.
– Australian Organics est plutôt focalisée hygiène avec des gels douches, des savons et des shampooings fabriqués en Australie et contenant des extraits botaniques naturels.
– Et parce que l’Australie fait décidément beaucoup vendre, 2 marques jouent là-dessus bien qu’elles ne soient pas fabriquées au pays des kangourous. D’un côté, Körner Skincare (basée à Londres, formulée à Paris, fondée par une Australienne) avec ses produits premium, aux packagings ultra-design, tous formulés à base d’un complexe mystérieux nommé « K6 » contenant 6 extraits de plantes exotiques – cette marque m’intrigue énormément et j’ai très, très envie de craquer pour l’un de leurs produits.
Aux antipodes, Aussie, marque de capillaires vendue en drugstores – propriété de Procter & Gamble, elle a été créée par un coiffeur américain en voyage en Australie après qu’il ait croisé le chemin d’ingrédients locaux aux propriétés intéressantes pour les cheveux.
Deuxième escale : Nouvelle-Zélande
On se préoccupe peu de ce pays auquel l’Australie, pourtant à 2000 km de là, fait forcément tant d’ombre. Pourtant, il n’y a pas que les kiwis et le rugby, il y a aussi des paysages époustouflants abritant des végétaux que l’industrie cosmétique ne se garde pas d’exploiter…
C’est sans doute Antipodes qui est la plus connue des marques néo-zélandaises. Créée par la naturopathe Elizabeth Barbalich, elle a pour base l’huile vierge d’avocat associée à d’autres ingrédients issus de l’environnement néo zélandais. Le positionnement: des soins aux ingrédients naturels, un accent mis sur le bien-être, une approche holistique.
Living Nature propose des soins et du maquillage certifiés BDIH. Elle a été fondée par Suzanne Hall il y a 22 ans à Kerikeri, dans la région du Northland, située à l’extrême nord de la Nouvelle-Zélande. La gamme est très large et assez pointue. Elle utilise des ingrédients locaux comme de l’huile de manuka, du gel de lin de Nouvelle-Zélande (harakeke), du varech de Nouvelle-Zélande (kelp) et des extraits de totara.
Troisème escale : Afrique du Sud
Oui, je sais, c’est assez humiliant d’évoquer l’Afrique du Sud aujourd’hui, mais je ne pouvais pas ne pas le faire…
Je ne connais que deux marques originaires de ce pays, dont une que je sais être vendue en Angleterre: Nimue Skin Technology. Pour une fois chez toutes les marques antipodiennes évoquées ici, on ne parle pas nature mais technologie pure. A la façon de Filorga chez nous, Nimue a été développée pour répondre aux besoins pré et post-chirurgicaux puis des esthéticiennes. On a donc à faire à une marque technique, très pointue. Les gammes ne sont pas réparties par types de peaux ou de produits, mais par « situations » pour ainsi dire: « Environmentally damaged skin », « Hyperpigmented skin », « Problematic skin » et « Interactive » (à utiliser « en maintenance » ou pour les peaux normales). Pour chacune de ces situations, la marque détaille les symptômes qu’elle regroupe sous ces appellations, et explique les résultats que l’on peut attendre des produits adéquats, photos « avant/après » à l’appui.
Pour ma part, je n’ai vu ces produits (20 à 68£) que chez Pure Massage à Fulham dont je vous avais parlé précédemment – si je trouve d’autres points de vente au Royaume-Uni ou en France je mettrai ce billet à jour.
En ce qui vous concerne, êtes-vous attirés par ces marques? ou par les marques originaires de pays « exotiques » en général? Lesquelles, pourquoi?… Dites-nous tout, faites-nous voyager :)
Très intéressant, il y avait notamment deux marques que je ne connaissais pas et que je trouve plutôt sympas. Merci pour la découverte.
Merci! Je viens de découvrir ton blog (wahou!) alors je crois que je vais passer pas mal de temps devant mon écran…