Ces trois premiers mois sont riches en nouveautés maquillage outre-Manche, avec non seulement des collections saisonnières hautes en couleur comme celles de ModelsOwn que je vous ai présentées ici la semaine dernière, mais également avec de (plus ou moins) vraies innovations produits. Cette semaine je voudrais vous parler de trois nouveaux produits Rimmel London (pour plus d’informations sur cette marque je vous conseille la lecture de mon billet sur le sujet) que j’ai eu l’occasion de tester : un mascara, une palette de fards à paupières et un feutre à lèvres. C’est parti !
VolumeFlash Scandal’Eyes Mascara – Extreme Black
Vous vous souvenez peut-être de mon test mascara 100% British, d’où j’avais conclu sur de bonnes impressions sur le mascara VolumeFlash The Max Bold Curves de Rimmel London. C’est donc avec de bons a priori que je me suis mise à essayer la dernière innovation de la marque, toujours dans la gamme VolumeFlash, j’ai nommé le Scandal’Eyes, version ‘extreme black’.
Les promesses tournent principalement autour du volume, qui est paraît-il la priorité n°1 des consommatrices européennes pour le mascara – donc bien joué Rimmel London ! L’innovation serait notamment au niveau de la brosse XXL de ce mascara, qui serait 50% plus grosse que VolumeFlash The Max, un des best-sellers de la marque.
Une grosse brosse, du volume… tout ça, c’est du réchauffé, me direz-vous ! Mais comme l’a bien noté mon (ancienne, maintenant !) collègue Sophie, chef de produits maquillage yeux, en grande distribution, c’est souvent au niveau du concept, de l’histoire, qu’on essaie de séduire la cliente (effet faux-cils, effet yeux félins, etc). Car finalement, vu qu’elle est toujours à la recherche du mascara idéal, qui lui fera les cils encore plus fournis et encore plus longs, il faut l’accrocher avec un concept punchy (si on a le packaging qui va avec, c’est encore mieux, preuve en est la multiplication des packagings de mascaras fluos). Rimmel London a également compris tout cela, en utilisant un champs lexical autour du scandale que les Anglaises aiment bien, obsession people oblige : « L’heure est venue de faire un scandale. Découvrez un mascara scandaleux. (…) Un volume encore jamais atteint, qui sera l’objet de tous les scandales. » Rimmel London nous précise aussi qu’on obtiendra « un effet faux cils assuré » et qu’on pourra dire « adieu aux faux-cils »… malin, car de plus en plus de jeunes Britanniques portent des faux-cils… même pour aller travailler (affligeant, je sais) ! Bref, pas besoin d’avoir un diplôme de socio pour comprendre quel est le cœur de cible de Rimmel London avec ce lancement : disons-le tout net, c’est la pouffe anglaise ! Bon, je n’en suis pas une, mais j’ai quand même essayé ce produit pour vous mes chères lectrices…
Concernant le packaging, la version classique est tout d’orange vêtue – très malin, quand on sait que ce produit a été lancé pile en même temps que le fond de teint Wake Me Up avec son bouchon orange lui aussi ! Ma version, la ‘extreme black’, est, elle, noire avec des inscriptions orange au niveau du corps, orange au niveau du bouchon – un peu plus discrète, donc. La brosse est de type traditionnel, c’est-à-dire avec des poils, et plutôt costaude en effet.
Au début, je me dis que ça ne sera pas évident de manier un truc aussi énorme sur mes cils. Mais je constate que la brosse est très maniable, je n’en mets pas partout. La formule est crémeuse, un peu liquide, pas du tout pâteuse; du coup j’arrive bien à travailler mon volume sans créer de paquets. En revanche, à la première couche, je suis un peu déçue du résultat : certes, mes cils ne sont pas collés entre eux, mais côté volume j’ai vu mieux. Mais en multipliant les couches (2 de plus pour moi en général), j’obtiens exactement ce que je voulais : un beau volume, des cils bien fournis, mais bien séparés aussi.
Je n’ai pas testé la version classique, mais ce que je peux ajouter est que la ‘extreme black’ est assez glossy, du coup le résultat couleur est plutôt intense et j’aime beaucoup.
Seul petit bémol : après une longue journée, j’ai un très léger effet ‘panda’ au niveau des cils du bas (coin externe). Sans doute pour ça que je réussis à le démaquiller facilement.
En conclusion, un rapport qualité-prix plutôt honnête pour £6.99 au Royaume-Uni, 10€99 en France.
Traffic Stopping Shadow – Sharp Turn
Rimmel London semble clairement s’être réveillée sur le segment des ombres à paupières. L’an dernier on a eu droit à des quads au motif « Union Jack ». Cette année la marque britannique mise sur un trio avec Traffic Stopping Shadow. Pourquoi un tel nom ? Regardez un peu le packaging… ne vous fait-il pas penser à des feux tricolores ? Par « traffic stopping », Rimmel London veut bien entendu induire que de telles couleurs ne pourraient qu’arrêter la circulation, ni plus ni moins… tout un programme !
En fait, Rimmel London semble très clairement vouloir concurrencer Bourjois, leader des ombres à paupières au Royaume-Uni. Pourquoi je dis ça ? La forme d’abord : les fards sont ronds et bombés… comme les petits pots ronds. La technique de fabrication ensuite : ce ne sont pas de simples poudres pressées, elles sont cuites pour la première fois chez Rimmel London… comme les petits pots ronds. Enfin, la marque britannique promet une couleur intense… comme les petits pots ronds ! Et ça donne quoi ?
Eh bien déjà, côté choix de teintes, c’est un peu décevant : il n’y a que 4 trios, où Rimmel London se contente de teintes classiques… mais il est où le « London look » avec lequel la marque nous rebat les oreilles ? J’ai pour ma part testé la teinte Sharp Turn, qui est jolie mais tout sauf « sharp » : un rose très pâle, un gris argenté et un noir un peu pailleté, bref une harmonie déjà vue et revue partout.
Niveau texture, les fards sont assez poudreux mais se fondent bien les uns avec les autres, un bon point. En revanche la tenue laisse à désirer dans base.
Et concernant le rendu couleur, eh bien, comment dire… Allez, on va être polie et dire que c’est quelque peu décevant. J’ai essayé à sec, et humidifié, et, à part le noir qui se révèle être plutôt joli humide, les autres couleurs sont fades, on dirait juste de discrètes paillettes pour gamines. Bref, ça m’a beaucoup fait penser à ma première – et dernière – palette 4 Ombres Chanel : c’est mimi comme tout dans la boîte ces jolies couleurs toutes rondes, mais ça ne se voit pas une fois appliqué… quel intérêt donc ? Naturellement, l’applicateur fourni avec est nul, et, pour couronner le tout, le produit est très difficile à ouvrir : j’ai failli y laisser un ongle.
En résumé, même pour £6.49 au Royaume-Uni (pas encore lancé en France), je ne vous conseille pas !
1000 Kisses Lip Tint – Perpetual Plum
Si le phénomène a été moins marqué en France, au Royaume-Uni en revanche, la catégorie lèvres a été marquée par une avalanche de feutres à lèvres, appelés ici « lipstains » (tâche à lèvres, littéralement). Pour rappel, il s’agit de formules où l’on a réduit (voire supprimé) les ingrédients huileux/cireux qui composent habituellement un rouge à lèvres. On obtient un produit essentiellement aqueux, qui, certes n’apporte pas le confort et l’onctuosité d’un rouge à lèvres classique, mais permet d’imprimer une couleur intense et haute tenue sur les lèvres. Fin 2010, Max Factor s’était lancé tout seul comme un grand avec le Lipfinity Lasting Lip Tint : 3 teintes d’abord, suivies de 2 avec un succès retentissant, ont incité la marque à lancer encore plus de teintes début 2012. Au printemps 2011, la marque danoise GOSH s’est également lancée dans l’aventure, et ça a aussi été le cas de Revlon avec Just Bitten Lipstain + Balm, une innovation avec un embout équipé d’un baume transparent, afin de redonner souplesse et confort aux lèvres. Maybelline s’est ensuite lancée avec ColorSensational Lipstain, qui n’a pas eu le succès auquel on aurait pu s’attendre d’un tel mastodonte – j’ai cru comprendre qu’il en avait été de même en France.
Travaillant sur la catégorie des lèvres, je surveillais tout cela de très près, et toute mon équipe s’attendait à un lancement imminent de Rimmel l’an dernier. Pourquoi ? C’est simple : il s’agit du genre de produit qui plaît aux ados (cible principale de Rimmel London), mais surtout, une autre marque du groupe Coty auquel Rimmel London appartient, nommée Astor (distribuée en Espagne, Europe centrale etc) avait lancé un produit similaire à celui de Revlon, c’est-à-dire avec double embout ! On ne sait pas trop pourquoi, mais Coty aura attendu jusqu’à début 2012 pour mettre des étiquettes « Rimmel London » sur les produits développés initialement pour Astor. Bravo le décryptage de tendances, la marque préférée des Britannique arrive juste 1 an trop tard !…
La technologie de ce type de produits fait qu’il est difficile d’obtenir beaucoup de teintes différentes, alors je m’attendais à un énorme assortiment… Eh bien non, 6 pauvres petites teintes, voilà de quoi la cliente Rimmel London devra se contenter – en ce qui me concerne j’ai testé la teinte Perpetual Plum, que porte Georgia May Jagger sur ce visuel. Bon point toutefois, la présence d’une teinte « nude » que peu de concurrents possèdent.
A l’application, je rencontre un problème similaire aux autres lipstains : certes, la pointe feutre permet d’être précise, mais le flux de produit est réparti inégalement dans la pointe, et cela, combiné à mes lèvres pas en parfait état, donne un résultat peu homogène. J’attends 30 secondes et décide d’en remettre une couche car l’intensité n’est pas à mon goût. Là, ça va mieux, mais ce n’est pas encore top. Mais bon, jusque-là, rien de pire ou de mieux que les autres lipstains.
Après 30 secondes encore, j’applique le baume. Bon, déjà, 1000 Kisses Lip Tint a l’avantage d’avoir un embout équipé d’un baume, et c’est un vrai plus. Car si vous avez déjà essayé ce type de produit, vous n’êtes pas sans savoir qu’à moins d’avoir des lèvres top condition, ce genre de formule a vraiment tendance à dessécher. J’avais beaucoup aimé le baume fourni avec le Just Bitten de Revlon, car il faisait bien son boulot niveau confort, mais procurait une brillance subtile, pas du tout dégoûlinante – en revanche, son gros problème est que beaucoup de consommatrices l’ont cassé au bout de quelques débouchages et/ou utilisations (pas moi, mais je prends grand soin de mes produits) car il n’est pas rétractable. Celui de Rimmel London non plus, mais j’ai senti qu’il était sensiblement plus costaud que celui de Revlon, un très bon point. Il glisse agréablement sur les lèvres et les rend confortables mais… c’est quoi cet effet ? Ca brille comme si j’avais mis du saindoux sur mes lèvres, quelle horreur ! Je ne sais pas comment décrire l’effet plus précisément (et mes photos pas géniales n’aident peut-être pas), mais je trouve cette brillance vraiment grossière, pas subtile du tout… Peu importe si j’appuie doucement ou fortement, que j’en mettre une couche ou repasse plusieurs fois, j’obtiens cette brillance cheap et luisante comme un fish & chips. Ca plaira peut-être aux Essex girls, mais moi je passerai mon chemin ! Et dire que ce produit se vante comme vous permettant de recevoir mille baisers… je peux vous dire que mon homme n’avait guère envie de m’embrasser avec ça sur les lèvres !
Fatale conséquence : ce baume est tellement gras qu’il diminue considérablement la tenue du produit. Un peu dommage pour un feutre dit longue tenue !
Vous l’avez compris, je suis déçue par ce produit proposé à £6.99 au Royaume-Uni et pas encore lancé en France.
En résumé, du très bon (VolumeFlash Scandal’Eyes) et du plutôt pas terrible (Traffic Stopping Shadow et 1000 Kisses Lip Tint) dans ces nouveautés Rimmel London ! Encore une fois il ne s’agit que de mon humble opinion, donc je vous conseille vivement à vous faire la vôtre et à tester en magasin avant d’acheter.
Et vous, avez-vous craqué pour des produits Rimmel London depuis que la marque a pris la place de Nivea Beauté dans les linéaires ?
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