Bonjour à toutes et à tous ! Je vous poste ce billet du Japon où je me trouve en ce moment et où je passe des vacances formidables. J’ai passé trois jours absolument géniaux à Tokyo (dont un dédié au mariage traditionnel d’un ami et de sa femme japonaise : un grand moment de tradition locale et de raffinement, où la mariée a changé trois fois de coiffure et deux de maquillage ! si ça ce n’est pas de la beauty-addiction !!). Je suis maintenant à Kyoto, ville beaucoup plus calme et vraiment sublime, d’où je termine ce billet. Au fait, comme celles et ceux qui me suivent sur Facebook le savent, j’ai déjà fait quelques emplettes cosmétiques dont j’ai hâte de vous parler – voilà un teaser de la mort qui tue comme l’a qualifié une de mes plus fidèles lectrices ;-)
Mais ce n’est pas le sujet de ce présent billet. Ce que je vous ai promis pour aujourd’hui, c’est la suite de ma série sur les marques peu voire pas trouvables en France. Cette fois, nous nous attaquons aux marques sélectives / de luxe / haut de gamme, peu importe comment vous préférez les appeler.
Avant de nous lancer dans le vif du sujet, quelques précisions. Comme vous le savez si vous me lisez régulièrement, on trouve très peu de parfumeries au sens français du terme en Grande-Bretagne, où nos chaînes Sephora, Marionnaud et Nocibé n’existent ni n’ont d’équivalent. Les marques sélectives sont principalement disponibles en grands magasins, un peu comme aux Etats-Unis. Les chaînes principales sont Selfridges, Harrods, Harvey Nichols, House of Fraser et Debenhams. La plupart des marques disposent d’un corner à elles, comme dans nos Galeries Lafayette et autres Printemps : les conseillères sont la plupart du temps des employées de la marque (et non de l’enseigne), et ces corners sont un terrain formidable pour les marques car elles peuvent véritablement s’y exprimer, à l’aide de décoration, d’ameublement et de merchandising soigneusement pensés selon les codes de la marque (Selfridges Oxford street en est le meilleur exemple). Quelques marques sont également présentes dans une sélection de magasins Boots, particulièrement les plus grands et les mieux situés (par exemple à Sedley Place sur Oxford street, sur High Street Kensington près de la station du même nom, ou encore dans les centres commerciaux Westfield de White City et Stratford). Les marques sélectives de niche se trouvent, elles, soit dans ces mêmes grands magasins, où elles se partagent un rayon dédié, soit dans des boutiques spécialisées, notamment la chaîne multimarques de niche Space NK que j’ai évoquée notamment ici.
Ce système a de nombreux avantages. Le premier à mon sens, est que sur le corner d’une marque, les conseillères sont vraiment au point sur la marque. Combien de bêtises dues à un manque de formation ai-je entendu dans les parfumeries Française… ? C’est aussi la garantie de voir toute la gamme présente, avec tous les collaterals mis à disposition par la marque comme les paquets cadeaux à ses couleurs, les brochures, les échantillons etc. On évite aussi le travers majeur que sont les concours de vente. Je pourrais vous pondre un article de 5 pages dessus, mais en gros, le principe est pour la marque X d’inciter les conseillères de la chaîne de parfumerie Y à pousser sa dernière crème Z. Si les chiffres sont atteint, la conseillère ou l’ensemble de l’équipe peut se voir récompenser ; cela peut aller d’un chèque cadeau, à des lots bien plus importants comme des voyages ou des sacs à mains de luxe. Concrètement, pour la consommatrices, cela veut dire que si elle vient demander conseil pour une crème, la conseillère, en période de concours de vente, sera encline à lui conseiller en priorité le produit Z même s’il n’est pas parfaitement adapté à ses besoins. Désolée de faire ma briseuse de rêves (hello So !), mais ainsi va la vie!
Une dernière chose à savoir : au Royaume-Uni, le groupe Estée Lauder domine littéralement le sélectif. Par exemple, MAC est la marque n°1 de maquillage sur ce réseau. Et quand vous entrez dans n’importe quel magasin, vous avez à faire à un vrai Estée Lauder wall comme on l’appelle dans le métier : Clinique à votre gauche, Origins à votre droite, Estée Lauder juste derrière, Aveda sur le côté, MAC un peu plus loin, Bobbi Brown qui lui fait face… tatie Estée est partout ! Bref, un paysage plutôt différent de la France où les marques de L’Oréal (Lancôme, Armani, Biotherm, Shu Uemura) et LVMH (Dior, Guerlain, Givenchy, Kenzo) tiennent le haut du pavé.
Bref, ces précisions étant faites, passons sans plus tarder aux marques en question!
Bumble & Bumble
Commençons avec une marque plutôt mystérieuse pour nous françaises, car nous ne savons pas grand-chose à son sujet (pour l’instant!). Un drôle de nom, une distribution très limitée chez nous (Colette et une poignée de coiffeurs sur Paris uniquement, puis récemment certains Sephora), mais des citations régulières en presse et une cote d’amour plutôt haute auprès des stars et de leurs coiffeurs.
Car il s’agit effectivement d’une marque de capillaires appartenant à… à… ? Allez, je vous ai donné la réponse en introduction… Estée Lauder, bien sûr ! Cette griffe est née en 1977 d’un salon créé à New York. Un an après ses débuts, ce salon est élu meilleur de New York et se fait un nom auprès des célébrités d’alors, puis la ligne capillaire est rachetée par Lauder en 2006.
Discrète car peu présente en publicité (et cette présence n’est que très récente), Bumble & Bumble propose des produits super pointus, avec des packagings plutôt simples mais design et un discours cool. Elle dispose d’une image pro et branchée, et je peux confirmer que sur les quelques shootings que j’ai supervisés dans le cadre de mon travail, chaque coiffeur avait au moins un ou deux produits Bumble & Bumble dans son attirail (et ils avaient TOUS un flacon de laque Elnett, si ça vous intéresse). Personnellement, je vois cette marque comme le pendant capillaire de MAC.
Les salons qui proposent ces produits sont triés sur le volet. Il s’agit en général de lieux assez haut de gamme, avec une clientèle jeune et branchée, arborant une décoration sophistiquée et cool à la fois, et situés dans des quartiers en vue, soit parce qu’ils sont chics et à la mode, soit parce qu’ils sont dans la catégorie up and coming (=dont le capital branchitude est en hausse). Autant vous dire que vous ne trouverez de salons agréés Bumble & Bumble ni à Barbès, ni à Seven Sisters !
J’ai récemment lu une interview du grand patron d’Estée Lauder qui affirmait que Bumble & Bumble était une des marques sur lesquelles l’entreprise allait mettre le paquet dans les mois à venir. On en voit déjà les effets, avec une nouvelle présence en publicité (du moins dans les magazines anglais – en avez-vous vu en France), et une distribution plus large (Sephora en France depuis peu, mais aussi Liberty, Space NK etc).
Les incontournables :
Le produit le plus célèbre de Bumble & Bumble est incontestablement Surf Spray (£19). Ce vaporisateur contient notamment de l’eau de mer, pour donner à votre coiffure un effet surfeuse-fraîchement-descendue-de-sa-planche. Côté soin, une des références cultes de la marque est l’après-shampooing en tube Deeep (£20.50) pour cheveux secs et agressés : nourrissant et réparateur, il suffit de l’utiliser en petite quantité une fois par semaine pour un résultat paraît-il impressionnant. Enfin, au rayon shampooing, je m’étais fait offrir Sunday Shampoo (£15.50), une autre valeur sûre signée Bumble & Bumble : il s’agit d’un shampooing « détox » à utiliser une fois par semaine, pour débarrasser les cheveux et le cuir chevelu de la pollution, des restes de soins et de produits coiffants et autres impuretés. C’est le shampooing que j’utilise quand je veux des cheveux vraiment squeaky clean (qui crissent de propreté), ou juste avant un masque de qualité que je compte laisser poser longtemps histoire que la formule se dépose directement sur la fibre capillaire, pas sur les impuretés qui la recouvrent !
Crème de la Mer
Cette marque discrète du groupe Estée Lauder déchaîne les passions : les utilisatrices sont soit pas du tout contentes soit deviennent carrément des évangélistes de la marque, pendant que les non-utilisatrices scandalisées par ses prix scandaleux racontent un peu tout et n’importe quoi à son sujet.
Il faut dire qu’avec un actif nommé Miracle Broth (=bouillon miracle) et des prix allant de £xx pour un baume à lèvres à £1500 pour la cure The Essence, niveau prix au moins, Crème de la Mer ne peut laisser personne indifférent.
Au-delà des prix, il faut dire que cette griffe de catégorie premium a une sacrée histoire. Tout commence il y a une quarantaine d’années aux Etats-Unis, quand le Dr. Max Huber, chimiste de profession, se retrouve avec une moitié de visage défigurée par une expérience qui a mal tourné. Habitant la côte ouest du pays et friand de soirées mondaines, il a beaucoup de mal à vivre cet accident. Il se transforme alors en ermite et, après moultes expérimentations qui lui font passer ses journées enfermé dans son garage, il met au point la Crème de la Mer, contenant un extrait d’algues californiennes. Cela lui permet de retrouver une peau qu’il estime pouvoir montrer en public, mais aussi d’attirer l’attention d’une certaine Estée Lauder (encore elle !), qui, intriguée par cette formule, va faire des pieds et des mains pour la lui racheter. Huber ne cède pas d’un iota, mais après sa mort, tatie Estée atteint son but et le groupe qui porte son nom développe toute une gamme autour du ‘Miracle Broth’.
La marque, comptant principalement sur le bouche à oreilles et sur un système de fidélisation ultra efficace, séduit les riches et célèbres qui en vantent volontiers les mérites (Jennifer Lopez, Madonna…). Encore assez confidentielle en France, elle est présente dans une quarantaine de points de vente au Royaume-Uni, notamment au Selfridges d’Oxford street ou encore chez Harrods.
Les incontournables :
Histoire d’éviter toutes questions à ce sujet, non, je ne suis pas millionnaire, mais, autant vous le dire cash, j’ai travaillé pour cette marque et ai donc eu la chance de tester la plupart des produits (pas la cure à £1500, too bad!). Là encore, laissez-moi être franche : ces produits, en particulier les crèmes et sérums, sont plutôt inabordables, et les personnes les estimant miraculeux sont non seulement riches, mais connaissent aussi des soucis de peau assez importants (nombreuses imperfections, rides et ridules, taches pigmentaires etc). Si vous n’avez pas de problèmes de ce genre, vous ne verrez pas forcément l’utilité de mettre une telle somme dans des cosmétiques. Vous voilà prévenus.
Bref, voici mes coups de coeur. D’abord la Moisturizing Gel Cream (£95 le 30 ml), la version gel-crème de la fameuse Crème de la Mer (elle existe aussi en version crème pour les peaux sèches, fluide pour les peaux normales à mixtes et fluide matifiant pour les peaux grasses) : ultralégère et non grasse, elle maintient un niveau d’hydratation optimal toute la journée, et apporte un teint lisse et éclatant. J’aime beaucoup l’odeur, aux notes ‘Nivea’ en plus poudrée et plus légère.
J’aime également beaucoup la Cleansing Foam (£50) : c’est un nettoyant rinçable à l’eau, super crémeux, que j’utilise en hiver quand ma peau dit ‘stop’ aux formules gel; une quantité de la taille d’un grain de riz suffit à mousser quand on l’émulsionne avec de l’eau tiède, et procure un nettoyage on ne peut plus efficace (maquillage compris, bien que je préfère l’utiliser le matin), avec 0 tiraillement et un teint plus clair jour après jour.
Enfin, voici le gommage corps le plus bling-bling de la planète, j’ai nommé le Body Refiner : pas juste parce qu’il coûte un bras (£80 plus exactement), mais aussi parce que, non content de vous faire une peau douce comme du satin sans agresser, il laisse après le rinçage un subtil effet scintillant (mais tellement fin qu’on ne peut vraiment pas qualifier cela de « paillettes »), genre « je me suis roulée toute nue dans de la poudre de diamant ».
Bonus si vous êtes de passage chez Harrods et venez de gagner au loto: le spa Urban Retreat du 5ème étage dispose d’une cabine de soins Crème de la Mer où j’ai pu expérimenter le soin du visage le plus minutieux, le raffinement le plus absolu et les gestes les plus précis (The Facial, £120 pour 60 mn).
BeneFit
Voici une marque que vous connaissez sans doute très bien. Je ne vais donc pas vous conter son histoire en détail, mais juste vous rappeler qu’elle a été créée par deux sœurs jumelles ex-mannequins à San Francisco, et qu’elle appartient depuis quelques années au groupe LVMH. Sa devise, plutôt sympa, c’est « Rire est le meilleur cosmétique », mais BeneFit reste quand même très douée pour pousser à la vente avec ses produits aux concepts novateurs, ses noms rigolos et ses packagings très pin-up.
Si je vous parle de BeneFit dans ce billet, c’est parce que non seulement cette marque est extrêmement bien distribuée en Grande-Bretagne (n’importe quel grand magasin ou gros Boots a un stand BeneFit) ce qui va ravir celles qui n’ont pas de grand Sephora près de chez elles, mais, si vous appréciez cette marque, vous adorerez les boutiques en propre BeneFit – il y en a 6 à Londres. C’est bien simple : bien que je ne sois pas particulièrement fan de la marque, chaque fois que je passe devant celle près de chez moi, j’ai envie d’y entrer. Je trouve que les boutiques en propre sont une excellente idée lorsqu’on a un concept de marque aussi sympa. Car tout dans la boutique vous met dans cette ambiance girly / pin-up souvent copiée mais rarement égalée : devanture, messages de bienvenue sur la porte, uniforme des conseillères, meubles, décoration, musique sont propices à vous faire entrer toute entière dans l’univers de BeneFit. Il va sans dire que chacune de ces boutiques est équipée de bars à sourcils.
Les incontournables :
Difficile à dire tant la marque compte de produits et sort des nouveautés à un rythme complètement dingue ces derniers temps ! Je pense que, comme moi, vous la voyez assez souvent sur la blogo pour vous faire votre idée. Personnellement, j’ai eu une période, il y a quelques années, où j’avais craqué sur plusieurs produits d’un coup de tête et n’avais pas été ultra-emballée : du coup je vous déconseille la base Dr. Feelgood qui faisait tant de buzz. En revanche, j’utilise en ce moment High Beam (£18.50), que j’applique en haut de mes pommettes et sur les tempes, avec un mouvement en « C » : il s’agit d’un excellent enlumineur, facile à appliquer et à fondre avec le reste du maquillage ; la texture permet de moduler l’effet, de discret (moi) à boule à facettes (les Anglaises). J’ai aussi très envie de m’offrir la poudre bronzante Hoola (£23.50) qui, grâce à son fini mat, doit être parfaite pour donner bonne mine sans effet pailleté, et servir aussi de poudre sculptante. Enfin, ma dernière tentation made in BeneFit est la célèbre base POREfessional (£23.50) que je vois très souvent citée dans les blogs et tutos vidéo un peu partout sur le net.
Avez-vous testé ces trois marques ? Y a-t-il d’autres marques sélectives que vous aimeriez voir mieux distribuées en France ?
Sur ce, je vous laisse car si chez vous on en est seulement à la pause-café de l’après-midi, ici il est déjà 23h et une journée bien remplie m’attend demain !
A très bientôt :-)