Il y a un peu plus d’un an, une de mes marques britanniques chouchou, Liz Earle, se lançait dans le maquillage. Timidement d’abord, avec un produit à mi-chemin entre le soin (ses racines) et le véritable maquillage: une crème teintée. Au cours de l’évènement de lancement bloggueuses, mes consoeurs et moi-même avons bien sûr voulu savoir s’il y aurait une suite dans cette direction. Ce à quoi Liz nous a répondu sans détour que oui, plusieurs produits seraient bientôt lancés, dont les formules étaient en cours de finalisation. Elle nous avait d’ailleurs confié porté plusieurs de ces produits sur son visage à ce moment-même.
Sans surprise, il y a quatre mois, 9 produits (et 3 pinceaux) ont suivi, principalement axés sur le teint (mais…. pas de fond de teint!) – je vous avais parlé en détail du Healthy Glow Cream Blush que la marque m’avait grâcieusement offert. J’avais déploré une gamme encore trop partielle à mon goût, où le catalogue ‘lèvres’ se résumait à une ligne de brillants à lèvres peu colorés.
Et cet été, voilà que je reçois un blush poudre, mais également deux nouveautés: une poudre bronzante, puis un rouge à lèvres. Lancés début septembre, ils font partie de la troisième partie de la gamme Liz Earle Colour qui comprend:
- Teint : Signature Foundation (fond de teint liquide en 9 teintes), Perfect Finish Powder Foundation (fond de teint poudre en 7 teintes), Natural Finish Pressed Powder (poudre pressée en 7 teintes), Natural Glow Bronzer (1 teinte de poudre bronzante, dont je vais vous parler dans ce billet)
- Yeux : Signature Eye Colour (fard à paupières poudre en 20 teintes), Brow Pencil (crayon pour les sourcils en 2 teintes)
- Lèvres : Signature Lip Colour (rouge à lèvres en 19 teintes), Lip Pencil (crayon contour des lèvres en 5 teintes)
- Accessoires : Foundation Brush, Eye Colour Brush, Blend & Contour Brush, Brow & Eyeliner Brush, Slanted Tweezer (pince à épiler), Pencil Sharpener (taille-crayon)
Le point sur la gamme Liz Earle Colour
Avant de passer en revue les 3 produits que j’ai testés récemment, faisons le point sur cette gamme bien augmentée depuis mon dernier billet:
Sur le segment Teint, Liz Earle Colour couvre tous les besoins basiques: crème teintée, fonds de teint en galéniques liquide et poudre, poudres en version libre et compacte, blushes en textures poudre et crème, deux sortes de correcteurs (un longue tenue, et un réflecteur de lumière plus léger) ainsi que l’indispensable poudre bronzante. Le lancement du fond de teint liquide est bienvenue, dans la mesure où il s’agit à mon sens de la colonne vertébrale de toute gamme teint. D’ailleurs, les nouveaux produits teint ont plus de nuances que les précédents – j’applaudis, tout comme l’astucieuse grille des teintes, vous permettant d’associer harmonieusement fond de teint, poudre et correcteur. Il est aussi intéressant de noter que, pour une marque qui débute dans le maquillage, Liz Earle est tout de même allée assez loin dans le détail, avec deux types de correcteurs et deux textures de blushes. En revanche, quitte à pousser aussi loin, pourquoi ne pas être allée jusqu’à ajouter une ou plusieurs base(s) de teint ainsi qu’un illuminateur? Peut-être pour de prochains lancements?
Côté Yeux, je déplorais auparavant l’absence de fards à paupières et je dois dire qu’avec une ombre poudre en 20 teintes, je ne peux plus me plaindre! Ce produit s’ajoute au mascara et à la base mascara, au crayon pour les yeux et au nouveau crayon pour les sourcils. Je suis impressionnée par le nombre de teintes du fard à paupières poudre, mais aussi par l’astuce d’avoir ajouté un crayon pour les sourcils – les sourcils faisant l’objet d’une attention grandissante, les produits dédiés qui apparaissaient presque superflus jadis, sont maintenant indispensables à toute marque de maquillage. Je ne comprends toujours pas l’intérêt de la base mascara, si ce n’est peut-être de tenter de séduire les femmes ne portant pas de mascara (si tant est qu’elle soit transparente et non blanche). Encourageons tout de même Liz à ajouter un eyeliner à sa gamme Yeux – si elle arrive à nous sortir prochainement une version gel directement (peut-être un défi vu les contraintes de formulation naturelle?), elle m’aura clairement conquise sur cet axe.
Sur l’axe Lèvres, je suis ravie de pouvoir enfin trouver un rouge à lèvres chez Liz Earle Colour. Bien sûr, le gloss lancé en mars était une bonne idée, mais lancer celui-ci avant le premier aurait eu plus de sens selon moi. Bonne idée le crayon à lèvres afin de faire monter le panier moyen – d’autant qu’il est à £11, ce que je trouve tout de même cher.
Très maline cette gamme d’Accessoires pour permettre aux Liz Earle-addicts de se faire une trousse maquillage entièrement aux couleurs de leur marque favorite! Si les prix sont raisonnables par rapport à d’autres marques, il va peut-être se révéler difficile de convaincre les néophytes en maquillage d’investir dans tout cet attirail. Mais au moins, on ne peut pas dire que la ligne ne soit pas complète.
Dans l’ensemble, comme je l’ai détaillé axe par axe, je trouve la gamme désormais plutôt complète: elle couvre tous les besoin basiques, et quelques autres un peu plus niche – tels la base mascara, le blush crème, la crème teintée ou la gamme de pinceaux. Je doute que tous génèrent des ventes significatives pour la marque, mais je comprends la tactique: permettre à quiconque le souhaite, de « Lizearler » le plus possible son vanity. Dans la mesure où la marque a une fanbase très fidèle, faite d’un noyau dur de clientes qui ne semblent acheter presque que du Liz Earle du gel douche au nettoyant visage, c’est plutôt malin.
Un dernier point qu’il me faut mentionner: TOUS les produits ont leur vidéo de présentation résumant les bénéfices produit. Quand je dis TOUS, cela inclue même… le taille-crayons! Mais enfin Liz, je veux bien comprendre que tu sois une perfectionniste et une jusqu’au-bout-iste, qu’il n’y ait jamais une faute d’orthographe dans tes textes, que chaque produit a quantité de visuels détaillés qui lui sont associer mais… une vidéo pour présenter ton taille-crayon? Bon, à côté de ça, la marque a également développé des tutoriaux vidéo expliquand comment utiliser les produits principaux, ainsi que d’autres vous permettant de créer différents looks (une blonde trentenaire, une femme mure aux cheveux blancs, une jeune femme à la peau foncée – Liz Earle sait ratisser large) à l’aide de plusieurs produit. Je vous laisse découvrir tout ça sur la chaîne YouTube de la marque.
L’intermède « marketeuse-emmerdeuse »
Je vous ai déjà fait état des manques axe par axe ci-dessus, mais je pense qu’il y a deux autres « peut-mieux-faire » transversaux à tous ceux-ci.
Premièrement, on n’a pas de produit qui se démarque vraiment, qui soit véritablement novateur vis-à-vis de la concurrence. Certes, on a des choses un poil niche comme mentionné ci-dessous mais… est-ce suffisant pour attirer des personnes qui ne connaissaient pas Liz Earle auparavant? Ou alors, la stratégie de la marque est-elle uniquement d’attirer par la catégorie où elle propose des produits de rupture, c’est-à-dire le soin, et d’utiliser la gamme de maquillage pour augmenter le panier moyen tout en minimisant les visites de ses clientes chez d’autres marques? Il est intéressant de se souvenir que ce que je viens de décrire était, jusqu’à il y a quelques années, le cheminement adopté par la marque américaine Clinique (groupe Estée Lauder): le maquillage était presque plus un nice to have qu’autre chose, avec des produits assez basiques en-dehors de ses fonds de teint – mais qui séduisaient quand même les fans de la marque et autres allergiques aux parfums. Mais dernièrement, Clinique a décidé de ne plus autant négliger son offre make-up, en proposant de véritables innovations hors du teint, tels les fameux Chubby Stick qui ont défrayé la chronique. Car entre temps, le regard de la marque sur le maquillage avait sensiblement changé: Clinique avait compris que cette catégorie, avec son approche colorée et ses prix plus abordables que ceux de ses sérums aux actifs sophistiqués, était le moyen d’attirer une clientèle plus jeune – sans oublier les marges plutôt sympathiques. Sera-ce la phase 2 de Liz Earle Colour?
Mon deuxième point est lié à ce petit manque d’originalité, mais menace en revanche l’expansion potentiellement limitée du catalogue dans le futur. Je m’explique avec un exemple sur le Teint, et plus précisément le Fond de Teint. Les deux variantes existantes sont ultra-fonctionnelles: une version liquide et une version poudre estampillées « for all skin types » (pour tous types de peau). Du coup, dans quelle direction aller pour le prochain lancement fond de teint? Un fond de teint anti-âge? Mais la cliente âgée par forcément pigeonne pourrait répliquer: « Il est déjà très bien mon Signature Foundation, je n’ai pas besoin de votre nouveau produit plus cher! ». Par conséquent, j’aurais, pour ma part, lancé un fond de teint certes basique, mais avec un bénéfice plus clairement identifiable – hydratant par exemple, puisque la marque est célèbre pour ses soins hydratants. Car autrement, il va y avoir deux solutions: soit il faudra déréférencer le Signature Foundation pour tous types de peaux et le remplacer par des produits plus spécifiques; soit il faudra faire du Signature Foundation l’entrée de gamme, et présenter les futurs lancements comme des produits un petit peu plus haut de gamme car plus spécialisés. Naturellement, on pourrait penser de prime abord que Liz Earle ne s’encombrera pas de telles subtilités histoire de coller à son image et de ratisser large: après tout, elle est connue pour son approche sans chichi, dont le nettoyant pour tous types de peau est l’archétype du genre. C’est ce que je pensais aussi, jusqu’à ce que l’augmentation du nombre de teintes des nouveautés maquillage, ainsi que la présence de ces produits que je qualifiais de « niche », me font penser que Liz a sans doute envie d’aller plus loin.
Sans doute que la résolution de ces deux points permettra d’éviter ce qui a tendance à guetter les marques soin qui ne prennent pas assez… soin, justement, de leur catalogue maquillage: le garder à niveau « nice to have » pendant tellement longtemps, qu’un beau jour quelqu’un au siège en vienne à se demander « Elle n’apporte pas grand-chose cette gamme avec ses centaines de références [chaque produit, dans chaque teinte existante] – et si on l’arrêtait? »… C’est ce qui est arrivé à Biotherm, Decléor et sans doute bien d’autres dont les noms ne me viennent pas tout de suite à l’esprit (si c’est votre cas, n’hésitez pas à déposer un commentaire!).
Le test
J’ai reçu trois produits dernièrement: Healthy Glow Powder Blush, Natural Glow Bronzer (tous deux sortis en mars) et Signature Lip Colour.
Commençons avec Healthy Glow Powder Blush (£16.50), qui n’est autre qu’un blush poudre, contenant de la vitamine E. Je l’ai reçu en même temps que la poudre bronzante, ce duo m’étant présenté comme mes « essentiels de l’été ».
Ce fard à joues est disponible en 7 teintes, les mêmes que le blush crème. La teinte qui m’a été envoyée s’appelle Nectar (06). Il s’agit d’un pêche rosé, légèrement nacré. Une sorte d’Orgasm de NARS en plus vif et plus rose. Côté packaging, on retrouve le look désormais habituel des produits Liz Earle Colour: lignes pures, couleur bleu nuit légèrement scintillant, forme ronde et plate comme pour le blush crème mais avec un diamètre plus large, et un miroir intégré.
Avant de tester le produit, j’ai eu deux appréhensions: je pensais soit que ça allait être trop vif, soit que ce coloris plutôt flashy était tellement peu Liz Earle qu’il s’agirait peut-être d’un produit avec peu de pigmentation. Eh bien laissez-moi vous le dire tout net: je suis une mauvaise langue, je m’étais trompée. Car la formule est très réussie: elle est bien pigmentée, mais permet d’y aller graduellement.
Au début, j’en mettais trop, habituée que j’étais à certains blush où il faut presque « gratter » le godet pour avoir assez de produit. Avec le Healthy Glow Powder Blush, j’ai dû réapprendre à y aller progressivement, en commençant par légèrement caresser le produit avec mon pinceau, puis à ajouter de la matière. Le produit s’estompe plutôt facilement, mais on est loin d’une texture type NARS étirable à l’infini: la texture reste très « poudre ». La tenue est correcte, mais sans plus. Ceci dit, je suis globalement satisfaite de ce produit, et trouve la teinte Nectar sympa comme tout. Si vous avez envie d’essayer ce blush, avez envie d’une teinte punchy mais ne savez pas trop vers laquelle vous tourner, je vous conseille d’essayer celle-ci, qui peut aller à de nombreuses carnations – pourvu que l’on applique la quantité adéquate. C’est d’ailleurs la teinte utilisée sur ce tutorial vidéo (il y a une erreur dans la vidéo: la maquilleuse parle de la teinte 5 mais il s’agit bien de la 6):
Passons maintenant au Natural Glow Bronzer (£19.50), une poudre de soleil disponible en une seule teinte. La formule contient de la vitamine E, de la bourrache et de l’avocat. Il est à noter qu’elle est légèrement (et naturellement) parfumée – la senteur me rappelle vaguement celle de l’Huile Prodigieuse de Nuxe, mon indispensable des soirées de vacances!
Peu irisée, la teinte tire plus vers le brun que vers le orange, ce qui m’a tout de suite rassurée – j’utilisais de moins en moins ma Lancôme pour cette raison précisément, mon teint de plus en plus clair au fil des ans (merci le soleil parisien puis londonien!) ne s’accomodant plus de teintes trop orangées. Le packaging suit le reste de la gamme, mais je dois avouer avoir eu un souci: le produit a dû mal supporter le transport, car lorsque j’ai ouvert le boîtier, le godet m’est tombé dans les mains. Par chance, pas un éclat sur la poudre elle-même, donc aucune salissure! Mais, lorsque j’ai voulu l’emporter en Turquie, n’ayant pas de colle forte sous la main, j’ai longuement hésité entre ne pas la prendre du tout, et trouver une solution de fortune – en l’occurence, j’ai déniché une fine houpette qui faisait parfaitement tampon entre le godet de poudre et le miroir du boîtier!
Je ne me sentais pas d’utiliser ce produit avant d’avoir bronzé un minimum. Je l’ai donc utilisé quotidiennement pendant mes vacances, dès que mon teint eût bénéficié d’un premier jour de vrai soleil. Et j’ai été absolument ravie de la teinte: elle s’harmonisait parfaitement avec mon bronzage, et il était très facile de forcer peu à peu l’intensité au fur et à mesure que mon bronzage se développait. Appliquée au kabuki sur l’ensemble du visage, elle m’offrait un teint légèrement unifié et doré à souhait. En revanche là encore, la tenue pèche un peu, surtout sur ma peau mixte.
J’aime beaucoup le tutorial vidéo sur ce produit, car il tente, de façon très diplomate, de rappeler à la clientèle principale – des Anglaises à la peau claire – qu’il est peu naturel de se couvrir visage et cou entiers de poudre bronzante quand on a le teint naturellement pâle. La maquilleuse utilise un modèle au teint typiquement anglais et conseille d’y aller mollo. Les astuces sur l’utilisation au niveau des paupières et des clavicules sont également intéressantes:
Et maintenant, venons-en au produit que j’avais le plus hâte de tester: Signature Lip Colour, un rouge à lèvres disponible en 19 teintes. Il fait partie du troisième volet de lancements sous la ligne Liz Earle Colour. La formule est enrichie en vitamine E, huile d’avocat et beurre de karité.
Côté teinte, il y en a pour tous les goûts. Du corail, du rouge, beaucoup de rose bien sûr, mais aussi des mauve et quelques teintes plus soutenues, une bonne idée pour celles qui ont envie de sortir des sentiers battus ou qui ont la peau foncée. Pour ma part, j’ai reçu la teinte Heather (17). Il s’agit d’un rose bruyère (« heather »), c’est-à-dire une sorte de vieux rose, tirant un peu sur le mauve, avec une point de brun. En résumé, une couleur passe-partout, qui aura un rendu soutenu sur les peaux les plus claires, mais très naturel sur des peaux plus mates comme la mienne. Le packaging est assez sophistiqué: on retrouve le logo de la marque jusque sur le raisin, ainsi que sur le tube métallique et sur le haut du bouchon – on frôle le too much.
Ce que j’aime le plus dans ce rouge à lèvres est sa texture. C’est un bonheur à appliquer, vraiment! On dirait un baume à lèvres, le côté gras en moins. La texture glisse toute seule sur les lèvres, elle est onctueuse et réconfortante. Il existe différentes textures selon les teintes – qui, malheureusement, ne sont pas clairement identifiées dans le nom de la teinte, mais vous pouvez trouver cette info sur la description détaillée de chacune d’entre elles. Celle de mon Heather est légèrement nacrée et assez transparente, un peu comme un ColorBurst Lip Butter de Revlon, mais un peu moins brillante. Ceci, associé au côté passe-partout de cette teinte (car ne tirant ni trop vers le chaud, ni vers le froid), fait de ce rouge à lèvres mon nouvel indispensable, celui que je peux transporter dans mon sac et utiliser au cours de la journée, peu importe ma tenue ou l’occasion. Attention, en raison de la texture confortable, la tenue, là encore, n’est pas extraordinaire (bien que je n’ai essayé que sans crayon). Je ne vous mets pas le lien vers la video car elle n’a aucun intérêt – elle a le mérite d’exister pour les personnes ne sachant pas appliquer un rouge à lèvres, mais je doute que ce soit le cas de mes lectrices… enfin j’espère ;-)